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Jean-Marc Thomasset

Homélie de Bruno Millevoye, 6e dimanche du temps ordinaire, 11 février 2024

Dernière mise à jour : 18 févr.


Prendre soin

« Quand l’Eglise prend soin des malades, elle sert le Christ dans les membres souffrants du Corps mystique. Et à l’imitation du Seigneur Jésus qui « est passé en faisant le bien et en accordant à tous la guérison », elle obéit à son commandement d’avoir soin des malades.

Prendre soin.

Par une visite, un appel téléphonique, en rendant un service, en allant faire une course pour quelqu’un qui ne peut pas se déplacer.

Prendre soin parce que je suis médecin, infirmier, aide-soignante, que j’ai un savoir-faire, une compétence reconnue, que j’exerce mon métier tout simplement.

Prendre soin par une prière, confier les malades à Dieu. Aller porter la communion.

Et prendre soin par le sacrement des malades. Je ne sépare pas ce sacrement de ce qui précède.

Ce sacrement qu’on appelle aussi l’onction des malades est un de nos 7 sacrements. C’est un passage de la lettre de Jacques qui en précise le mieux l’origine évangélique :

Jc5, 14 L’un de vous est malade ? Qu’il appelle les Anciens en fonction dans l’Église : ils prieront sur lui après lui avoir fait une onction d’huile au nom du Seigneur. 15 Cette prière inspirée par la foi sauvera le malade : le Seigneur le relèvera et, s’il a commis des péchés, il recevra le pardon.

C’est ce sacrement que nous allons célébrer dans un instant et je voudrais en préciser le sens et l’importance.

Comme tous les sacrements, il nous concerne tous. Même la confession nous concerne tous. Car le péché dont je suis pardonné est le même qui touche mon frère et le pardon que je reçois est le pardon dont Dieu est capable pour tous. Ce sacrement renvoie chacun à son rapport aux personnes malades, au prendre soin dont je viens de parler.

Dans le texte de Jacques, il y a un salut qui a deux aspects : le malade se relèvera et il recevra le pardon de ses péchés. Qu’est-ce que vient faire le pardon et le péché dans cette histoire ?

La maladie qui nous affecte serait-elle la conséquence du péché ? Si des comportements peuvent conduire à une maladie, ce n’est jamais directement et il est préférable de répondre non à cette question.

Alors pourquoi parler du péché lorsque l’on donne le sacrement des malades ? Parce que le péché est ce qui nous sépare de Dieu et de nos frères. Lorsque cette relation est rompue, nous ne bénéficions plus de ce que Dieu et nos frères peuvent nous donner, nous apporter. Quelle force, quelle joie quand une personne prend soin de l’autre… Mais si nous refusons cette aide, cette présence… Quelle force, quelle joie quand la parole de Dieu touche mon cœur au cœur de mon épreuve. Mais si nous n’écoutons plus…

Et bien Jésus prend soin de nous et nous pardonne pour que nous soyons restaurés dans notre relation à Dieu, à nos frères et sœurs.

Nous en avons une étonnante illustration dans l’évangile de ce jour. Je ne vais pas rentrer dans les détails mais pourquoi Jésus demande-t-il à cet homme qui vient d’être libéré de sa lèpre d’aller se montrer au prêtre et ainsi de donner un témoignage. Parce que plus encore que la maladie, c’est le lien rompu avec Dieu et avec la société qui est la cause du mal. Et Jésus, tout en prenant soin de cette personne, veut lui permettre de retrouver une place dans la société. Il pourra alors développer tous les liens nécessaires à son existence.

Lui est centré sur lui et le bien qu’il a reçu. Comment le lui reprocher ? Il n’empêche qu’en ne tenant pas compte de l’ordre de Jésus, il crée par la nouvelle qu’il répand un désordre. Jésus ne peut entrer dans une ville. Il ne peut plus annoncer la Bonne nouvelle. Nous avons la responsabilité et l’Eglise en particulier de mettre en ordre tout ce qui permet de prendre soin des personnes. C’est ce qu’elle fait par le sacrement des malades.

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